A Liverpool, où il vit toujours, Ian Rush (46ans) est une légende. Avec Kevin Keegan, l'Anglais, et Kenny Dalglish, l'Ecossais, l'attaquant Gallois, meilleur buteur de l'histoire du club (346buts), symbolise les années de gloire du Liverpool FC, où il a joué quinze ans (de 1980 à 1987 puis de 1988 à 1996) et dont il a partagé les moments de gloire (5 titres de champion, 3 Cups, 5 Coupes de la League, 1 C1) autant que les tragédies (le Heysel en 1985, Hillsborough en 1989). Pour l'Equipe, celui qui reste aujourd'hui très lié au club d'Anfield a bien voulu parler des Reds. Et de l'OM.
Vous avez pris votre retraite sportive en 1999. Que faites-vous aujourd'hui ?
Je travaille avec les 17-18 ans du Pays de Galles, je fais des chroniques pour le Liverpool Echo (le quotidien local) et je suis ambassadeur du Liverpool FC. Ils m'envoient faire des promotions en Chine, en Malaisie, à Singapour.....Enfin, je suis consultant pour la chaine Sky Sports.
Combien de matches des Reds voyez-vous par an ?
Entre 60% et 70% de ceux qu'ils jouent.
Quel portrait dressez-vous de cette équipe ?
Ils ont un excellent gardien (Reina), qui préserve souvent ses buts inviolés (12 fois en 24 matches toutes compétitions confondues). Au milieu, Gerrard est un des meilleurs joueurs du monde, qui de plus, n'arrete plus de marqer (9 buts au cours des 10 derniers matches). Quant à Fernando Torres, je crois qu'il est la différence entre le Liverpool de cette saison et de celui de l'an dernier. Il est très rapide, moins sans doute que Thierry Henry mais plus dans l'accélération, le démarrage. Et puis en attaque, Liverpool a des options pour changr lejeu avec Crouch, dans le domaine aérien, et Kuyt.
Comment expliquez-nous le bilan contrasté de cette saison ?
Depuis trois ans, Liverpool a eu beaucoup de succès sur la scène européenne. Le vrai manqe se situe en Premier League, que le club n'a plus gagnée depuis 1990. Benitez le sait. Pour un club comme Liverpool, le délai est trop long.
Cela veut dire que Liverpool va faire l'impasse sur la Ligue des Champions ?
Quand le tirage au sort a été effectué, Liverpool n'était pas mécontent. Inconsciemment, je crois qu'ils ont pensé que ce serait facile et ça explique les deux défaites contre Marseille (0-1) et à Besiktas (1-2). Contre l'OM, Liverpool a joué son pire match depuis des années. Mais la semaine qui s'annonce, avec Marseille et Manchester dimanche, est leur plus importante de la saison.
Parlez-nous de l'histoire de ce club
Le monde entier connait Liverpool, le Kop et leYou'll never walk alone. C'est un club à tradition familiale, ouvrière à la base, où tout le monde se connait, des joueurs à la femme de ménage. Un club que Bill Shankly a fait naitre et que Bob Paisley a porté au sommet, avec des supporters qui sont tout le temps derrière eux et dont les encouragements vous foutent le frisson.
Les nouveaux propriétaires américains, Tom Hicks et George Gillet, ont-ils perçu cette tradition ?
Je pense. Mais, vous savez, Liverpool doit suivre ube certaine évolution s'il veut continuer à se confronter à des clubs comme Manchester United, Chelsea, Arsenal. On a besoin d'argent, d'un nouveau stade mais aussi, je suis d'accord, de respecter cette tradition chère au club et aux supporters. L'atmosphère du stade fait partie de cette tradition.
Comment voyez-vous le match de Marseille ?
Marseille, c'est marrant parce que j'ai failli y jouer, quand je suis parti de la Juventus (en 1988). Mais, j'ai préféré revenir à Liverpool. Le match, je crois, va etre tactiquement intéressant. Il va falloir etre patient. A 0-0 à la mi-temps, Liverpool serait content car plus le temps va passer, plus la pression sera sur Marseille et plus Liverpool va se lacher. Les joueurs ont l'habitude de ce genre de match. Je suis persuadé qu'ils vont gagner. C'est comme une finale de Coupe pour eux et Liverpool, dans ce genre de situation gagne. Mais la gestion des temps forts sera capitale. S'il joue, il faudra faire attention à (Djibril) Cissé. Il est rapide et il a quelque chose à prouver.