Interview de Momo Sissoko sur football365
Milieu offensif à l’origine, Momo Sissoko est passé récupérateur avec Rafael Benitez. Le Malien a encore prouvé au Camp Nou qu’il était très à l’aise à ce poste. Quinze jours seulement après avoir repris.
Momo Sissoko, cette victoire au Camp Nou vous permet d’aborder sereinement le match retour…
Oui, même si c’est une surprise. Pour nous comme pour tout le monde. Nous avons livré un gros match. Nous avons été sérieux dans tous les domaines et la victoire me semble méritée. Nous avions fait un stage au Portugal où nous avions des séances de vidéo tous les jours pour voir comment jouait Barcelone. Ces vidéos nous ont beaucoup aidés. Les dix premières minutes, nous nous mettions en place et nous les avons surtout regardés jouer. Mais ensuite, nous nous sommes lâchés, nous sommes allés de l’avant et cela a été important.
Aviez-vous conscience avant ce match qu’il y avait un joli coup à jouer face à ce Barça en petite forme ?
Oui, nous savions qu’il y avait un coup à jouer. Cette Ligue des Champions est importante pour nous et nous ne sommes pas allés au Camp Nou pour regarder jouer le Barça. Nous y sommes allés pour nous battre et revenir avec la victoire. Les consignes étaient simples : nous devions bloquer leurs deux pièces maîtresses du milieu de terrain que sont Deco et Xavi. Le coach nous avait demandé de faire un pressing haut et de bloquer les passes dans les intervalles.
Quel rôle vous avait précisément confié Rafael Benitez mercredi ?
D’être mordant, de récupérer le plus de ballons possibles et d’empêcher que les joueurs de Barcelone ne se créent des contre-attaques. C’est à peu près ce que l’on m’avait demandé de faire. Comme toute l’équipe, j’étais un petit peu nerveux dans les dix premières minutes car nous ne savions pas vraiment comment les prendre. C’est rare que nous ayons en face des équipes qui évoluent en 4-3-3. Surtout avec des joueurs comme Deco, Xavi et Motta.
La Ligue des Champions est-elle devenue l’objectif principal de Liverpool en cette fin de saison ?
Oui, c’est important pour tout le monde. Ils l’ont déjà gagnée ici. Maintenant, des joueurs qui ne l’ont jamais gagnée sont arrivés depuis. Nous en parlons tous les jours dans le vestiaire : nous savons qu’il y a quelque chose à faire. L’objectif est d’abord Sheffield que nous devons battre pour bien rester au classement. Nous penserons ensuite à la Ligue des Champions et au match de Manchester qui arrive aussi. En championnat, nous visons une place européenne. Manchester est bien parti pour remporter le titre donc nous allons nous battre pour les deuxième et troisième places. Ça va être dur car Arsenal et Chelsea sont vraiment costauds. Mais nous allons tout faire avec pour aller chercher l’Europe une nouvelle fois.
« Tous les jours, je priais »
Deux semaines seulement après votre retour de blessure, c’est presque incroyable pour vous d’avoir réalisé un tel match au Camp Nou ?
Après ma blessure, je n’ai rien fait pendant trois mois. A Barcelone, ce n’était que mon deuxième match donc j’ai encore besoin de récupérer le rythme. Mais c’est vrai que mercredi, ça s’est bien passé pour moi. J’espère que cela va continuer comme ça. Comment ai-je vécu ces trois mois ? C’est frustrant franchement, surtout que je jouais souvent avant cette blessure et que j’avais la confiance de tout le monde : des supporters, du président... Quand on s’arrête durant trois mois et que l’on voit les coéquipiers chaque matin aller s’entraîner, c’est frustrant. Maintenant, cela a été un mal pour un bien : je suis de nouveau sur les terrains et je me fais plaisir.
Pendant trois mois, vous avez dû vous demander si vous retrouveriez votre niveau d’avant votre blessure une fois guéri…
Franchement, je peux tout simplement remercier le Bon Dieu d’avoir recommencé à jouer. Surtout par un match de Ligue des Champions contre Barcelone. Tous les jours, je priais pour être remis pour ce match. Ma famille et moi étions vraiment frustrés mais avec le temps, j’ai pris du recul et j’ai analysé les matchs. J’ai vu beaucoup de choses et ça s’est bien passé.
Comment expliquez-vous votre bon début de saison ?
C’est une question de confiance. Quand vous avez celle de votre entraîneur et celle de vos coéquipiers, c’est très important. J’avais la confiance de tout le monde. Sur le terrain, je tentais beaucoup et je me sentais vraiment bien. Le coach m’a tout simplement dit de me faire plaisir sur le terrain, de tenter des choses comme je sais le faire et voilà. Il me connaît : c’est lui qui m’a lancé dans le grand bain à 17 ans et demi. Il m’a donné toute sa confiance, j’essaie de lui rendre sur le terrain.
Vous évoquez la notion de plaisir à un poste qui n’en procure pas beaucoup généralement. Prenez-vous vraiment du plaisir à la récupération ?
Mon poste de formation n’est pas milieu défensif à la base mais plutôt milieu offensif. Je suis redescendu d’un cran et le poste me convient totalement. Je suis vraiment bien dans ce rôle-là et j’essaie d’y donner le meilleur de moi-même à chaque match. Je récupère beaucoup de ballons et j’essaie d’être bon tout simplement.