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 | | Subject: Des nouvelles d'un ancien joueur des Reds Wed 22 Mar 2006 - 20:23 | |
| Article paru dans le quotidien Sud Ouest de ce jour : - Quote :
- -Ancien défenseur de Liverpool, David Burrows avait choisi de venir reposer un corps éprouvé par vingt ans de professionnalisme en Sarladais. Les dirigeants du Coux l'en ont empêché
DORDOGNE
Le saviez-vous ? Un jour de 2001, par amitié, Alain Carminati, ancien troisième ligne du Quinze de France, s'était décidé à aller tâter le cuir au Bugue. Le fort en tête avait tout connu mais n'avait pas hésité à aller « mastiquer » une saison en Fédérale 2 pour le compte de ce club du Sarladais. Les liens virils de l'amitié n'avaient pas été sa seule source de motivation. Celui qui avait marqué un essai aux All Blacks pour sa deuxième sélection en équipe de France avait été séduit par « des tranches de jambon avec de la couenne grosse comme ça et les rasades de pinard » dans le bus qui ramène au bercail.
Finalement, c'est en certains points une histoire similaire qu'est en train de vivre David Burrows. Lui aussi a tout connu. Six saisons à Liverpool avec un titre de champion d'Angleterre et deux FA Cup à la clé, un passage chez l'ennemi Everton, plusieurs années à Coventry, West Ham... près de vingt ans de professionnalisme qui ont à la fois comblé et usé ce très rugueux défenseur.
Au départ, quand il s'est décidé à arrêter sa carrière professionnelle en 2003, cet ancien « Red » était pourtant fermement décidé à ne plus pousser « la citrouille ». A quoi bon se fatiguer ? Pourquoi donc ne pas profiter enfin des dividendes récoltés au prix de deux décennies de sacrifices ?
Une fois « la petite mort » du sportif digérée, ce natif d'une petite commune proche de Birmingham fit fructifier sa petite entreprise de rénovation immobilière. « Je possédais une dizaine de maisons en Angleterre. Ca marchait plutôt bien mais j'ai rapidement éprouvé l'envie de changer d'air. »
Invités aux voeux. C'est un spot télé qui lui fit franchir le pas. Il vantait les charmes de la Dordogne, un département sur lequel ses compatriotes ont jeté leur dévolu depuis des années. « C'était très attractif et comme j'avais une amie qui habitait déjà en Périgord, ma femme et moi avons commencé à nous renseigner. Nous nous sommes mis à acheter des magazines spécialisés, à rêver devant le château de Beynac. »
L'été arrive. La famille Burrows passe les vacances dans une maison de location des Eyzies. « On voulait voir de nos propres yeux et on a été tellement enchantés que l'on s'est décidé à venir vivre définitivement ici. »
Après de longues recherches la pépite est dénichée à Audrix, un petit village du Sarladais. David Burrows s'intègre vite. Il n'est pas venu vivre en Dordogne pour se terrer. « Ce que je recherchais ici, c'était certes la campagne, mais aussi toutes les valeurs qui lui sont rattachées. Je voulais m'intégrer à la population, discuter avec les gens du pays, adopter leur mode de vie. »
On rejoint là la logique d'Alain Carminati, l'exotisme en prime. « La vie à la française, j'adore. Les bons repas, le bon vin. ».
David Burrows est rapidement adopté. En janvier 2004, il est invité à la cérémonie des voeux de la municipalité du Coux-et-Bigaroque, où il avait résidé un moment dans une maison de location. Il avait à l'époque Guy Lafille pour voisin, président de l'Olympique Coux-et-Bigaroque, une équipe qui évoluait en Promotion de deuxième division. Le plus bas niveau du football périgourdin. A cet étage, personne ne descend, il n'y a plus rien en dessous. La pression y est inexistante, les scores fleuves égayent tous les dimanche les colonnes des classements, mais David Burrows va se laisser séduire par la ténacité de Guy Lafille.
Rush, Barnes, Beardsley. « Guy a beaucoup insisté. Il était tellement gentil que j'ai accepté dans un premier temps de venir jeter un coup d'oeil au club. Pendant six mois j'ai observé bouche cousue. Je ne voulais pas m'imposer ou paraître prétentieux. Quand j'ai vu l'ambiance du club, les repas d'après-match où tout le monde rigole, j'ai accepté de devenir entraîneur-joueur à quelques matches de la fin de la saison. »
David Burrows n'a alors que 36 ans et la bonne chère locale ne l'a pas transformé en bibendum. Son équipe va avoir besoin de lui, car l'OCB est tout sauf une phalange en carton blindé. « C'était un peu la catastrophe (rires). Il n'y avait aucune organisation, mais à ce niveau c'est tout à fait normal. »
La prestigieuse recrue attaque la saison 2004-2005, le mors aux dents. Ses partenaires ne s'appellent plus Peter Beardley, John Barnes ou Ian Rush, les buts ne sont pas gardés par le fantasque gardien zimbabwéen Bruce Grobelaar, mais les Couxois renversent tout sur leur passage. 22 matches : 22 victoires avec la montée en Deuxième division et le titre de champion de Dordogne à la clé.
Un joueur convoité. Guy Lafille est un président euphorique. Son équipe continue de gagner cette saison, les sponsors suivent. Il arbore fièrement son survêtement sur lequel figure l'un de ses partenaires. Non ce n'est pas Carlsberg, ni Candy, ni Reebok ni même l'opérateur LG, mais la marbrerie Périgord granit. « Ils nous donnent 1 000 euros par saison et ils nous ont même assaini le terrain gratuitement », se félicite le président.
Tout va donc pour le mieux dans le petit club du Sarladais, à un petit détail près : Guy Lafille et ses amis dirigeants ont pour la première fois de leur carrière à gérer les perversions de la planète d'origine de leur star. « Si vous saviez, lance fièrement le président ! Il y en a plein qui veulent récupérér David. Mais je vous préviens, on ne le lâchera pas. »
Pas de panique, l'ancien « Red » restera fidèle. Sur l'évier de sa cuisine, il a déposé délicatement un pot de graisse de canard offert par Guy Lafille. « Ici, c'est vraiment excellent ! »
La conclusion devrait plaire à Alain Carminati.
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